Selon l’Observatoire des inégalités, les femmes gagnent en moyenne 28,5 % de moins que les hommes, en particulier parce qu'elles travaillent plus souvent à temps partiel et dans des métiers moins bien rémunérés. Conjuguer l’achat immobilier au féminin reste donc plus compliqué que pour les acquéreurs masculins. Et s’il est souvent présenté comme un projet de famille, avec donc un couple d’emprunteurs, l’achat immobilier est en fait dans de nombreux cas un projet porté par une personne seule.
Selon les chiffres du courtier Empruntis, si les emprunteurs seuls sont de moins en moins nombreux (ils étaient 43% en 2017, ils ne sont plus que 33% début 2021), les femmes voient leur part augmenter, passant de 31% à 45% sur la même période. Elles sont présentes dans toutes les catégories d’âge et plus nombreuses en proportion chez les moins de 30 ans. ”On constate une vraie évolution dans le désir d’immobilier des femmes seules mais aussi dans leur passage à l’acte: +14% en 4 ans!” note Cécile Roquelaure, directrice des études et de la communication d’Empruntis.
Dans 88% des cas, le moteur est un projet qui concerne une résidence principale. La part de la primo-accession progresse doucement (74,19% des projets en 2021 contre 73,89% en 2020), portée par la plus forte présence des moins de 30 ans (23% en 2021 contre 20% en 2017). L’investissement locatif est un projet dans moins de 9% des cas contre 15 % pour les hommes. Par ailleurs, si 40 % des Françaises pensent que c'est le bon moment pour acheter un bien immobilier, elles sont plus pessimistes que les hommes quant à l'aboutissement de leurs projets. Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour SeLoger, elles anticipent davantage une hausse des prix immobiliers mais aussi une hausse des taux d'intérêt. "Elles se montrent davantage inquiètes concernant leur capacité à mener à bien le financement de leur projet", explique Séverine Amate, porte-parole du Groupe SeLoger.
Attention : le calcul du taux d'endettement (désormais fixé à 35% maximum) intègre le reste à vivre lié aux enfants. Les banques estiment, en moyenne, la somme nécessaire pour un enfant à 300 euros par mois en Ile-de-France et 200 euros en région. L'établissement exigera donc un reste à vivre supérieur en conséquence, selon le nombre d'enfants. Le statut de maman solo n'a pas, en revanche, d'incidence sur l'assurance emprunteur. De plus, dans ce cas, la banque peut prendre en compte la pension alimentaire, mais seulement si elle doit perdurer sur un temps long, en lien avec la durée d'un crédit immobilier. "Si la séparation a lieu alors que les enfants sont jeunes, moins de 10 ans par exemple, la pension peut être déterminante dans le calcul du taux d'endettement. A l'inverse, si la pension doit prendre fin à la majorité des enfants, et que ces derniers ont entre 10 et 17 ans, alors la banque ne la comptera pas dans son calcul. Idem pour les allocations familiales: il faut donc bien étudier le financement avant d’acheter", précise Pierre Chapon.